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Traversée des écrins en Ski Alpinisme de Saint-Christophe en Oisans à Vallouise

Jour 1 - Montée au refuge de la Selle

Nous arrivons en stop à Saint-Christophe.. quelle chaleur, nous retirons immédiatement la plupart de nos vêtements chauds. Pas de place dans le sac de 33 litres qui contient déjà beaucoup de choses : le baudrier est directement enfilé. Pas beaucoup de neige non plus, heureusement nous basculons rapidement au fond du vallon de la selle, à l'ombre et le portage des skis n'aura finalement pas été trop long. De la traversée, et encore de la traversée, dans une neige regelée ce qui ne rend pas l'exercice facile mais le temps passe vite et nous rejoignons l'ancien refuge pour le coucher de soleil.

Jour 2 - Promontoire par la brèche de du râteau

Encore de la traversée pour rejoindre le glacier de la selle. Puis le franchissement de cette grande étendue plate en plein soleil nous paraît s'allonger, la chaleur malgré l'altitude se fait ressentir! Nous approchons de la brèche, nous remarquons que ça va bien passer. Ce n'est finalement pas bien long et pas si raide, nous passons ça rapidement en corde tendue, je pose quelques câblés (nous n'avons pas de friends) histoire de. De l'autre côté nous descendons en crampons une petite section raide et un étranglement avec de la neige pourrie et on chausse les skis dans une neige carrelage.

Un petit passage à 2850m que j'ai précédemment repéré sur la carte, nous oblige à remettre les crampons mais nous permet d'économiser 400m de dénivelé en traversant une section ravinée qui nous ramène directement sur la partie Sud du Glacier des Etançons.

 

Pas besoin d'éviter les crevasses remplies de neige par le vent : tant mieux les deux brins de 25m resteront dans nos sacs au cas où.

 

La fonte du glacier et le manque de neige rende le passage d'accès au Promontoire bien raide, les crampons crissent sur les rochers sous la couche de neige réchauffée. Nous profitons d'un beau coucher de soleil en pelletant pour dégager la porte du refuge.

Jour 3 - Repos au Promontoire

Ce n'était pas prévu mais passer une journée au refuge du promontoire dans ce cadre magnifique nous semble une excellente idée. L'ambiance haute-montagne sauvage est au rendez-vous, pas beaucoup de monde dans les Écrins en cette saison, pas depuis novembre si on en croit le livre d'or, ce que semble confirmer la quantité de neige devant la porte malgré les faibles précipitations du début de l'hiver. Difficile de comprendre pourquoi personne ne vient ici, peut-être l'éloignement quand la route pour la Bérarde est fermée?

 

Il fait chaud dans le refuge, s'en est surprenant, nous profitions des quelques livres présents, du jeu d'échec mais également de la terrasse pour bronzer un peu, décidément surprenante cette semaine de février..

Jour 4 - Pavé par le col des Chamois

On ne part pas trop tôt, on espère que la neige va doucement se ramollir dans le col des chamois qui est bien raide. Je le sais, j'avais essayé de le passer l'année précédente mais seul, sans corde et sans broche et j'avais du renoncer !

 

Petite surprise au moment du départ, un hélicoptère qui arrive par le vallon de la selle. « Tiens que vient-il faire ici alors qu'il y a si peu de monde ? ». Quelques tours au-dessus du glacier et le voilà qui se dirige .. vers le Col du Chamois : « Bizarre, ça ressemble beaucoup à notre itinéraire? » Les parents d’Émilie s'inquiétaient de ne pas avoir de nouvelles depuis 4 jours et ont été tourmenté par notre absence au refuge de l'Alpe de Villard d'Arène où ils ont téléphoné à d'autres alpinistes présents.

 

Une petite discussion avec le gars du PG content de nous retrouver après un joli vol en hélico. Il nous conseille plutôt le col du pavé, il a trouvé le col des Chamois bien sec après l’avoir survolé de près!

Mais rapidement la chaleur s'installe et nous craignons une exposition aux séracs et aux chutes de pierres pendant une longue montée en plein soleil. Préférant les difficultés techniques aux risques objectifs, nous dépeautons en direction du col des Chamois. Effectivement c'est sec mais il est sûrement possible de passer. La pose d'un bon câblé constitue un bon relais de départ.

 

Quelques pas dans un petit ressaut difficile à protéger où je m'en sors avec un peu d'opposition, un pied dans le rocher, l'autre sur une petite plaque de glace, c'est joli! La longueur se poursuit dans une pente de neige sans cohésion. Un peu plus loin un béquet et un piton vont constituer un deuxième relais fiable, corde fixe pour retourner chercher mon sac avec les skis et faire monter Émilie en second.

La deuxième longueur s'enchaîne, cette fois moins technique mais toujours engagée, quelques câblés par ci par là, une traversée dans une neige qui s'écoule comme du sucre, puis je rejoins le couloir, flûte pas de quoi faire un relais.. je cherche bien et n'ai pas le choix, je vais devoir bricoler!

Gratter la terre derrière un rocher pour faire apparaître un petit béquet douteux, un piton à gauche, un piton à droite, j'espère que ça ne va pas faire partir un bloc, le rocher est vraiment pourri, Encore un petit câblé, la répartition des charges sur ces 4 points hasardeux formeront un ancrage solide qui me permettra sereinement d'assurer Émilie et de faire l'aller-retour pour aller chercher mon sac au précédent relais

On repasse en corde tendue pour le couloir de neige qui constitue la dernière partie. On s'enfonce dans la neige, cette fois on ne met pas de point pour gagner du temps. On arrive au col, le soleil se couche, ça en a prit du temps cette histoire!

 

Le temps de reprendre nos esprits et de chausser : descente de nuit. La neige très irrégulière ne facilite pas le ski, on prend soin de traverser sur la droite pour rejoindre le lac en évitant les barres qui paraissent plonger directement dans le lac vu d'en haut.

Nous arrivons au baraquement, encore seuls, il faut profiter de cette ambiance que j'affectionne, l'année prochaine cet ancien refuge sera démantelée au 'profit' d'un refuge neuf (cette fois bien abrité des terribles avalanches qui sévissent depuis le Glacier Supérieur des Cavales et les pentes Sud du Pic Gaspard). Le petit chauffage au fioul ronronne déjà et nous faisons la connaissance d'un beau mulot pas bien peureux, l'hermine au pelage blanc que j'ai aperçue l'année précédente dans le refuge, se fait cette fois discrète.

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Jour 5 - Descente à l'Alpe de Villard d'Arène

Rien de particulier, une jolie descente dans une neige toujours aussi changeante, vu le programme de la journée on arrive tôt pour une fois ! On se tâte pour une douche dans le torrent mais déjà du monde au refuge, tant pis !

 

On passera la nuit avec 5 autres skieurs. C'est sympa aussi de voir du monde, on échange sur les conditions, le programme du lendemain est fixé : on abandonne l'itinéraire prévu par Arsine et le Pic de Neige Cordier au profit d'un itinéraire en versant nord pour éviter la chaleur qui continue de sévir.

Jour 6 - Le Glacier Blanc par le Col de la Roche Forio

On se met en route pour le plan de Valfourche, on bifurque vers la droite, sur l'itinéraire en direction d'Adèle Planchard, on aurait bien voulu y passer, ce sera pour la prochaine fois! On aperçoit le superbe couloir nord de presque 1000m que l'on s'apprête à remonter. La neige est dure on échange rapidement les skis et les bâtons contre les crampons et les piolets, la montée s'annonce grandiose

A suivre prochainement ....​

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